Uchronie: Ils auraient dû être champions (Partie 1)

    Depuis la création du championnat en 1950, la FIA a mis en place différents systèmes de distribution des points pour le championnat du monde des pilotes. Passant la victoire à 8 points, 9 points puis 10 puis 25 depuis 2010, récompensant les 5 puis 6 puis 8 puis 10 premiers des GP, ne prenant pas en compte l'intégralité des GP dans le résultat final puis tous les GP dès 1991. Il y a aussi eu l'attribution d'un point pour le meilleur tour de 1950 à 1959, règle réintroduite en 2019 si le pilote réalisant le meilleur tour se classe parmi les 10 premiers. Et enfin l'une des règles les plus loufoques: le doublement des points pour le dernier GP de la saison, formule souhaitée par Bernie Ecclestone qui ne sera appliquée qu'en 2014. 

    Nous allons donc remodeler un peu l'Histoire en utilisant le barème de 2014 modifié, c'est à dire l'attribution de points aux 10 premiers (25,18,15,12,10,8,6,4,2,1), le doublement des points sur le dernier GP de la saison et enfin le point du meilleur tour. Ce barème sera appliqué sur l'ensemble des saisons de l'Histoire afin de voir ce qui changerait au niveau des Champions du Monde. Quel pilote gagnerait un titre ? Lequel en perdrait un ? Hamilton et Schumacher auraient ils toujours leurs 7 titres ?

    C'est parti, embarquons dans le Multivers de la F1 et voyons ensemble les années qui auraient changés...


1956: STIRLING MOSS
    Vainqueur réel: Juan Manuel Fangio

    Ils sont 4 pilotes à pouvoir prétendre au Titre au matin du GP d'Italie, ultime épreuve de la saison: Fangio (87,5pts), Behra (84pts), Collins (68pts) et Moss (56,5pts). Fangio semble le mieux placer à sa propre succession afin d'aller chercher son troisième titre en 3 ans et le ballotage lui semble encore plus favorable lorsqu'il décroche la pôle position le samedi après midi. Ses adversaires à la Couronne sont loin: Behra 5e, Moss 6e et Collins 7e à plus de 3 secondes de temps de l'argentin. 
    Fangio, soucieux de la dégradation rapide des pneumatiques, décide de gérer sa course, se laissant dépasser et prie que ses adversaires tombent les uns après les autres. Moss ne semble pas de cet avis et s'empare rapidement de la tête de la course dès le 5e tour. Collins dans le sillage de son coéquipier Fangio est victime d'une crevaison au 12e tour qui l'oblige à passer par les stands quant à Behra une panne mécanique au 23e tour l'oblige à abandonner ce qui signe la fin de ses rêves de titre.
    Le tournant de la course intervient au 18e tour lorsque Fangio doit rentrer aux stands avec une Ferrari ayant une direction défaillante. Pour sauver les meubles et espérer remporter le championnat, Fangio prend le relai de la Ferrari de Collins. Mais rien y fait, Stirling Moss semble voler ce 2 septembre 1956. Au bout des 50 tours, le britannique au volant de sa Maserati franchi la ligne d'arrivée avec un peu plus de 5 secondes devant la Ferrari partagée par Fangio et Collins. Stirling Moss remporte les 50 points de la victoire plus le point du meilleur temps ce qui lui permet de remporter le championnat du monde avec 2 points d'avance sur Fangio 107,5 à 105,5... 
    
    Dans l'Histoire réelle, Moss finit 4 fois vice champion du monde entre 1955 et 1958, il est connu comme le "Champion sans Couronne" du fait qu'il est le pilote à avoir remporté le plus de GP sans Titre avec 16 victoires. Dans notre uchronie, Moss remporte le titre de 56 et le titre de "Champion sans Couronne" reviendrait donc à David Coulthard et ses 13 victoires sans Titre.
    
1970: Jacky Ickx
    Vainqueur réel: Jochen Rindt

    Alors qu'il mène le championnat d'une main de maître avec 5 victoires en 9 Grand Prix, Jochen Rindt est frappé par la fatalité et décède lors des qualifications du Grand Prix d'Italie. Le championnat du monde continue et 4 GP sont encore à disputer.    
    Le matin du GP du Mexique, ultime manche de cette saison 1970, le doublement des points pour ce dernier GP permet, mathématiquement, à 8 pilotes de prétendre au titre: Ickx, Regazzoni, Amon, Hulme, Rodriguez, Stewart, Brabham et Rindt qui pourrait devenir le premier pilote titré à titre posthume. Rindt mène toujours le classement avec 126 points, soit 23,5 points devant Jacky Ickx.
    Ickx s'élance à la 3e place sur la grille tandis que son adversaire du jour, Regazzoni prend la pôle position d'un Grand Prix qui était à deux doigts d'être annulé à cause du grand nombre de spectateur en bord de piste mettant en grand danger la sécurité des spectateurs et des pilotes.
    Le départ est finalement donné avec du retard et Jacky Ickx prend rapidement la tête de la course devant Stewart et Regazzoni. Ce jour d'Octobre 70, rien ne semble pouvoir arrêter le pilote belge qui enchaîne les records du tour et finit par s'imposer avec presque 25 secondes d'avance sur Clay Regazzoni. 
    Les 50 points de la victoire plus le point du meilleur tour permettent à Jacky Ickx de remporter son premier et unique titre avec 153,5 points devant le regretté Jochen Rindt dont la grande avance acquit avant son décès n'aura pas suffit à lui offrir un titre en hommage à son talent...

    En réalité, l'avance considérable acquise par Jochen Rindt avant son mortel accident, lui suffit pour remporter le titre 1970 malgré le retour à 5 points de Jackie Ickx. Rindt devient le premier autrichien champion du monde et le seul pilote à décrocher un titre de manière posthume. L'uchronie aurait fait rentrer la mort de Rindt dans la liste des pilotes décédés en piste, mais la réalité a permis de faire rentrer Rindt dans la Légende et l'Histoire de la F1.

1979: Gilles Villeneuve
    Vainqueur réel: Jody Scheckter

    En cette saison 1979, le championnat du monde semble tendre les bras à Jody Scheckter. Longtemps une lutte s'est dessiné avec son coéquipier Gilles Villeneuve, mais les
mésaventures du Canadien entrainant plusieurs abandons et arrivées hors des points, permettent à Jody Scheckter la victoire finale. A l'arrivée à Watkins Glen, Ferrari largement titré au championnat constructeur, ne semble pas décidé à donner des consignes pour départager ses deux pilotes, Scheckter ayant une avance considérable de 48 points sur son coéquipier.
    Scheckter ne s'élance qu'en 16e position, tandis que Villeneuve part 3e sur la grille de départ. Pour Villeneuve, le constat est simple, s'il réussi à s'imposer, il doit espérer que Scheckter ne fasse pas mieux que 10e. Au départ, Villeneuve s'empare de la tête dès le premier freinage devant Alan Jones et sa Williams, Scheckter réussi un départ canon et pointe au 13e rang après le 1er tour.
    Sur une piste aux conditions changeantes, Gilles Villeneuve gère la course seul en tête et maintien cette position après la salve des arrêts aux stands. Le Québécois est entrain de remplir sa part du contrat, mais Jody Scheckter derrière lui remonte comme une fusée réussissant même à occuper la 3e place à un moment de la course. Bien moins à l'aise que Villeneuve avec ses pneus slicks, Scheckter semble bien décidé à gérer sa course quitte à laisser passer quelques adversaires et pointant même à un tour de Villeneuve. Alors qu'il ne reste plus que 10 tours dans cette saison et que Scheckter semble filer vers son premier titre, le sud africain est victime d'une crevaison et doit abandonner. Villeneuve s'impose avec presque 50 secondes d'avance sur Didier Pironi et récupère les 50 points de la victoire. Le Québécois réalise l'un des plus gros retournement de situation et vient remporté, avec 2 points d'avance, un titre qui semblait tout acquis à Jody Scheckter. 
    C'est le dernier titre d'un de ses pilote qu'Enzo Ferrari fête de son vivant, Il Commandatore s'éteindra chez lui en août 1988.

    Dans l'Histoire, Jody Scheckter a une telle avance, qu'il est titré dès sa victoire à Monza, 2 GP avant la fin de la saison. Gilles Villeneuve ne remporte jamais de titre et finit par perdre la vie lors de la séance de qualification du GP de Belgique 1982 à Zolder, laissant la F1 orpheline d'un des pilotes les plus talentueux de sa génération. En 1997, le nom de Villeneuve s'inscrira finalement au Palmarès de la F1 avec le Titre que remportera Jacques, fils de Gilles.
    
    

YOPE









 

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