Le sport automobile aux Jeux Olympiques
Le sport automobile aux Jeux Olympiques, un rêve pour tous les fans de moteurs qui a toujours semblé inatteignable. Pourtant, à plusieurs reprises les sports mécaniques sont venus s'immiscer dans les festivités olympiques, à deux reprises en temps qu'épreuve de démonstration, et une fois durant rien de moins que la cérémonie d'ouverture! Et on va revenir sur tout ça tout de suite!
Nous sommes en 1900, dans le cadre de l'Exposition Universelle de Paris, la capitale française accueille également les secondes Olympiades après celles de 1896 à Athènes. Pour l'occasion, en plus des épreuves "classiques" exigées par le baron de Coubertin et le Comité International Olympique, plusieurs sports sont également présent en démonstration, on peut citer le jeu de paume ou la pétanque, mais aussi toujours en lien avec l'Exposition Internationale qui mettait en avant la modernité et les nouvelles technologies, un concours de ballon et... Une course automobile!
Sur un trajet de Paris à Toulouse et retour se déroulant du 25 au 28 Juillet, précédé et succédée d'une exposition dans l'enceinte de Vincennes. Les concurrents sont divisés en trois groupes: voitures, voiturettes et motocycles; chacun de ces groupes étant divisés en catégories en fonction de leur poids, de leur nombre de place ou de leur motorisation pour un total de quatorze (!) catégories!
Au terme des trois jours d'épreuve, l'intégralité des prix remis aux trois vainqueurs de chaque catégories sont revenues aux français à l'exception des voitures avec une troisième place allemande! Le vainqueur au général était Alfred Velghe dit "Levegh" (un nom tristement bien connu porté par son fils) sur Mors, suivit de Pinson sur Panhard et Levassor, et le très francophone allemand Carl Voight sur la même machine. En catégorie voiturettes, c'est Louis Renault sur sa propre voiture qui s'impose devant le français très germanique Schrader sur une Renault modifiée par Aster, et Grus lui aussi sur Renault! Côté motocycles, c'es la marque de Dion qui est à l'honneur avec un triplé mené par Georges Teste.
Après cette démonstration, malgré l'effort visible des chauffeurs, messieurs les membres du CIO décidèrent que le sport automobile ne pouvait être un sport olympique, car trop aidé par la mécanique et un effort insuffisant des athlètes (sans nulle remise en doute de l'équitation) et la discipline fût refusée pour de futures olympiades...
Il faudra attendre 1936 et les JO de Berlin pour revoir le sport automobile être en démonstration, cette fois sous l'impulsion du régime nazi qui recherchait à montrer sa suprématie non seulement en matière d'athlétisme, mais aussi sur le plan technologique, et le sport automobile était très largement soutenue par le gouvernement allemand, tant les pilotes que les constructeurs. Ainsi les marques allemandes étaient bien souvent en haut du classement dans les Grand Prix, et cette démonstration devait non seulement prouver que le sport automobile pouvait devenir olympique, mais aussi que l'Allemagne était bien au dessus des autres dans ce domaine!
Pour la course, le choix fut porté sur un rallye en huit jours, du 22 au 30 Juillet. Au travers de l'Allemagne, 60 points de passages avaient étés déterminés, et chacun de ces points de passages rapportaient des points. Les routes n'étant pas fermées à la circulation, il s'agissait donc plus d'un rallye de navigation, les concurrents pouvant partir de n'importe quelle ville relai pour arriver au point de contrôle final de Berlin le 30 Juillet entre midi et 18h.
Un tour d'honneur devait être tenu dans le grand stade olympique de Berlin, mais aux environs de midi, alors que les premiers concurrents arrivaient par l'AVUS, les organisateurs remarquèrent que ce n'était pas une voiture allemande qui menait aux points, mais une voiture anglaise! A la demande des autorités, le tour d'honneur est purement et simplement annulé et aucune remise de prix ne sera faite! La médaille d'or revint donc au duo féminin britannique Betty Haig/Barbara Maschall sur Singer, la seconde position à l'allemand Huschke von Hanstein sur BMW, et le duo suisse Paul Abt/Hanny Haig sur Riley. Cette épreuve sans aucune réelle portée ni sportive ni symbolique sera finalement vite oubliée et déjà à l'époque peu documentée...
Depuis, plus rien, mise à part quelques interventions d'automobiles clubs locaux notamment la FFSA pour faire entrer sans succès le tout jeune Trophée Andros à Albertville en 1992, le moment le plus proche fût finalement à Turin en 2006 quand l'Automobile Club d'Italie soutenu par la Scuderia Ferrari et tout un peuple a fait participer la Formule 1 à la cérémonie des JO d'Hiver! Mais malgré un grand effort, profitant d'une nouvelle popularité de la Formule 1 auprès du grand public avec le suspense revenu entre Schumacher, Alonso, Montoya, Raïkkönen, Ferrari, Renault, Williams, McLaren... Finalement le CIO resta sourd à toutes les demandes...
Le principal problème mis en avant, outre la prétendue "non sportivité" du sport automobile (qui ne devrait plus faire débat...) c'est surtout le problème du coût qui prévaut. En effet, pour un seul athlète, il y aurait non seulement besoin de sa voiture, qui est d'un coût bien supérieur à celui d'un bateau d'aviron, mais aussi d'une dizaine de mécaniciens! Sans compter, pour des raison d'équité, que tout les concurrents se devraient d'avoir la même machine... Un gros casse-tête pour les organisateur que seul le karting pourrait éventuellement résoudre, karting électrique dans une période où l'écologie devient part importante du monde.
Si aujourd'hui l'idée d'une olympiade automobile semble définitivement à oublier, heureusement la FIA a pris une toute autre direction en collaboration avec SRO en organisant sa propre compétition internationale et interdisciplinaire avec les FIA Motorsport Games qui se tiennent depuis 2019 et verront leur troisième édition se tenir cet Octobre 2024 à Valencia sur le Circuit Ricardo Tormo! Et même si la gazoline reste très présente, les karting eux, sont bien électriques!
Pour conclure de façon plus personnelle, si je devais voir le sport automobile aux Jeux Olympiques, je le verrai certainement avec le karting électrique sur trois disciplines: la course, le drift artistique (on peut faire de belles figures avec un kart, y compris du deux roues) et le slalom/gymkhana (un autre terme emprunté du sport hippique, tient donc!). Mais ceci n'est qu'un doux rêve.
Neet for Speed
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