Grand Prix d'Italie 1960 - La plus belle victoire de Phill Hill, le mal-aimé
Né le 20 avril 1927 en Floride, Phil Hill (aucun lien de parenté avec Graham et Damon Hill) est le premier pilote américain à avoir remporté le championnat du monde de Formule 1 en 1961. Il fut également vainqueur à trois reprises des 24h du Mans en 1958, 1961 et 1962.
%20-%20Redimensionn%C3%A9e%20(96%25).png){kind=tracking}
Phil Hill remporta à trois reprises les 24h du Mans avec Ferrari
Dès 1948 il abandonne ses études pour se consacrer à sa passion, le sport automobile et devient mécanicien. Il dispute ses premières courses au volant d'une MG en 1948. Mis en retrait des circuits en 1949 il part au Royaume-Uni effectuer plusieurs stages chez Jaguar et Rolls Royce, avant de revenir à la compétition avec Jaguar, au volant de la XK120 et remporte sa première course à Pebble Beach.
D'un palmarès assez maigre en Formule 1, il remporta de nombreuses courses prestigieuses en dehors de la catégorie reine avec notamment les 12 heures de Sebring en 1958 et 1961, les 1000 kilomètres de Buenos Aires en 1958 et 1960, les 1000 kilomètres du Nürbürgring en 1962 et 1966 ainsi que les 2000 kilomètres de Daytona en 1964.
Phil Hill au volant de la Ferrari 250 GTO lors des 2000km de Daytona
Sur l'impulsion de ses succès en endurance il demande à Enzo Ferrari de lui donner sa chance en Formule 1, mais ce dernier refuse. Hill s'engage alors avec Maserati avec l'équipe privée Jo Bonnier Racing Team. Le décès de Luigi Musso le propulsera au volant de la Dino 159 lors du Grand Prix d'Allemagne... marqué par le décès de Peter Collins, laissant ainsi Mike Hawthorn seul pour aller chercher le titre. Hill disputera alors les deux dernières manches de la saison en Italie et au Maroc. Il achève ces deux courses à la 3ème place, non sans avoir cédé la 2ème place à Hawthorn afin que ce dernier s'assure du titre.
Très éprouvé par les décès de Musso et Collins, Hawthorn décide de se retirer de la Formule 1, et ainsi Hill se retrouve comme pilote leader de la Scuderia Ferrari. Après une saison 1959 difficile, il remporte son premier succès au Grand Prix d'Italie 1960.
Phil Hill après son premier succès en Formule 1 en 1960, à Monza
Le circuit de Monza a été créé en 1922, fortement endommagé pendant la seconde guerre mondiale, il fut restauré en 1948 pour accueillir de nouveau des courses dès 1949. Et en 1955 ce fut un tracé long de 10 kilomètres comprenant la partie routière de 5,75 km et un anneau de vitesse de 4,25 km. Cette version du tracé sera utilisée en tout à quatre reprises.
Une vue aérienne du circuit de Monza avec son anneau de vitesse caractéristique
Stirling Moss détient le record du tour le plus rapide en course sur cette version du tracé en 1956 avec un tour bouclé à 218 km/h de moyenne !
Dès les qualifications les Ferrari se mettent en évidence, Hill signe sa 1ère pole position, son coéquipier Ginther et Mairesse suivent. Des F2 sont également engagées et là aussi Ferrari se montre la plus rapide avec la pole position de von Trips.
1ère ligne 100% Ferrari à domicile, pour le plus grand bonheur des Tifosi !
Temps couvert pour la course du dimanche, 50 tours à couvrir pour un total donc de 500 kilomètres, les F1 devront au moins couvrir un arrêt aux stands pour changer de pneus, les F2 n'auront pas tel besoin.
Au départ les trois Ferrari prennent d'emblée l'avantage, Ginther se glisse devant Hill, les deux Cooper qui étaient en 2ème ligne calent dès le départ et repartiront en queue de peloton.
Scarlatti sur la 3ème Cooper se place dans le sillage de Hill mais est très vite distancé, tandis que Mairesse laisse passer la JBW de Naylor afin de ne pas distance von Trips.
Ginther et Hill se creusent 4 secondes d'avance sur le reste du peloton. Par le jeu de l'aspiration grâce à Mairesse, von Trips remonte en 4ème position dès le 4ème tour de course.
Sur ce circuit, la course à l'aspiration revêt une importance cruciale
Au bout de 10 tours, Ginther et Hill ont creusé un écart conséquent de plus d'une minute sur le reste des concurrents ! Mais à un tel rythme ils vont devoir rapidement changer de pneumatiques.A la fin du 17ème tour ils s'arrêtent donc tous les deux et repartent dans le même ordre. La Cooper de Cabianca occupe toujours la 3ème position.
20 tours de course sont passés, Ginther est un large leader avec 24 secondes d'avance sur Hill, Cabianca totalement isolé est 1 minute et demie plus loin, devant son coéquipier Munaron, 30 secondes derrière.
De la route située en-dessous de l'anneau de vitesse, on peut apercevoir les monoplaces
Peu après la mi-course Hill prend l'avantage sur Ginther et ne quittera plus la tête de la course.
Au 30ème tour il porte son avance à plus de 45 secondes sur son coéquipier, néanmoins ce dernier a ralenti pour permettre à von Trips de bénéficier de son aspiration et prendre définitivement la tête du peloton F2.
Triplé Ferrari en Formule 1 et victoire en Formule 2, carton plein à domicile !
Les 3 Ferrari effectueront chacune un 2ème passage aux stands entre le 33ème et 37ème tour qui ne changera pas l'ordre établi depuis déjà quelques tours.
La course s'achèvera ainsi avec une avance 2 minutes et presque 30 secondes sur Ginther. Phil Hill réalise également le meilleur tour en course à plus de 220 km/h de moyenne et bat de nouveau le tour le plus rapide établi en course sur cette configuration du tracé de Monza.
Phil Hill restera à jamais détenteur du record sur cette configuration du circuit de Monza
A partir de 2004, Hill tombe gravement malade, atteint de la maladie de Parkinson. Derek abandonne sa carrière pour s'occuper de son père déclinant.
Phil Hill et son fils Derek, ici en 2006 à Goodwood
Ce dernier s'éteint à Salinas, le 28 août 2008, à l'âge de 81 ans. La disparition de ce pilote discret et élégant ne fait pas grand bruit dans le monde du sport automobile.
Derek Hill pose ici avec la Ferrari 156 "Sharknose" au volant de laquelle son père décrochera le titre de champion du monde
Celui qui fut le premier champion du monde américain de l'Histoire méritait mieux que cette indifférence, preuve de la justesse de sa propre défiance envers les hypocrisies du monde de la course automobile.
Cladounnet
Commentaires
Enregistrer un commentaire