Grand Prix d'Italie 1951 - La plus belle victoire du Campionissimo

    Troisième pilote à être devenu champion du monde dans l'histoire de la Formule 1, j'ai choisi de vous parler du Grand Prix d'Italie 1951 concernant ce que l'on peut considérer comme la plus belle victoire d'Alberto Ascari. Qui plus est à domicile, avec Ferrari !

 

Alberto Ascari, le visage maculé d'huile, victorieux en Italie, à domicile !

    Fils d'Antonio Ascari, lui-même pilote de course qui se tua le 26 juillet 1925 sur le circuit de Linas-Montlhéry, Alberto a d'abord débuté sur deux roues avant de se lancer en compétition automobile en 1940. Ses débuts seront évidemment mis de côté à cause de la seconde Guerre Mondiale.


 Antonio Ascari remporta notamment le Grand Prix d'Italie à Monza en 1924

    Après guerre, c'est son ami Luigi Villoresi qui le convainc de reprendre le volant en 1947. De cette année à 1949, Ascari va briller avec Maserati, remportant notamment le Grand Prix de Modène, le Grand Prix de San Remo et trois autres victoires en 1949.

    Ascari débuta en Formule 1 en 1950 lors du Grand Prix de Monaco avec Ferrari, course qui reste dans les mémoires par un carambolage ayant éliminé 9 pilotes. Ascari finira donc 2ème de son tout premier Grand Prix, résultat qu'il réitérera lors du Grand Prix d'Italie en fin de saison.


 Grand Prix de Monaco 1950, un sacré carambolage !

    Dès la saison suivante il sera en lutte pour le titre tout au long de la saison face à Juan Manuel Fangio au volant de sa redoutable Alfa Romeo 159. Il échouera pour 6 points pour remporter le titre. 1952 et 1953 lui permettront d'aligner deux titres de champion du monde consécutifs, second et dernier italien à devenir champion du monde dans l'histoire de la Formule 1 à ce jour par ailleurs.

    En 1951, le tracé du circuit de Monza, inchangé depuis 1948, mesure 6,3 kilomètres, avec des moyennes au tour approchant des 200 km/h. L'année précédente Fangio avait signé la pole à 191,7 km/h de moyenne. Et en effet le pilote argentin signera la pole à 200,3 km/h de moyenne, mais abandonnera en course sur problème moteur.

    Ascari lui s'élance en 3ème position derrière les deux Alfa Romeo et emmène un quatuor Ferrari composé avec lui-même, Gonzàlez, Villoresi et Taruffi. Trois autres Ferrari sont engagées, Landi 16ème, Whitehead 19ème, Fischer ne prendra quant à lui pas le départ suite à un accident.

 

La lutte sera serrée entre Ferrari et Alfa Romeo !

    Au départ, Ascari prend un envol hésitant et glisse en 4ème position derrière Gonzàlez, mais reprendra assez rapidement l'avantage puis se défait de Farina avant la fin du premier tour de course dont le Grand Prix en compte 80.

    Puis dès le 4ème tour, Ascari se défait de Fangio et prend la tête de la course. Les Alfa Romeo sont en proie à des problèmes mécaniques, de Graffenried et Farina se retirent dans les toutes premières boucles.

    Ascari et Fangio ne se lâchent pas, au 8ème tour le pilote argentin reprend l'avantage et creuse même l'écart sur Ascari. Au 14ème tour Fangio est victime d'une crevaison ! Ascari reprend l'avantage devant ses coéquipiers Gonzàlez et Villoresi. Fangio tombe à la 5ème place.


 La lutte fut rude entre Ascari et Fangio avant l'abandon de l'argentin !

    A cet instant de la course les 3 Ferrari comptent près d'une minute d'avance sur le 4ème de la course, l'Alfa Romeo rescapée de Bonetto. Cependant Fangio remonte très rapidement et réduit de nouveau l'écart avant son arrêt ravitaillement au 27ème tour.

    Farina en profite pour prendre le volant de l'Alfa Romeo de Bonetto lors de leur arrêt ravitaillement et ainsi espérer remonter sur la tête de course et s'imposer suite à son abandon précoce.


 Ravitaillement... et rafraîchissement !

    Ascari s'arrête à son tour, mais profite d'une confortable marge de 30 secondes en reprenant la piste. A mi-course Fangio abandonne, piston cassé sur son moteur, il était alors 3ème en passe de reprendre la 2ème place de Gonzàlez.

    Ascari creuse encore l'écart et dispose désormais de plus d'une minute et 30 secondes d'avance sur Gonzàlez. Mais derrière Farina se fait de plus en plus menaçant et remonte en trombe au rythme de 3 secondes au tour sur les deux Ferrari ! Au 55ème tour l'écart n'est plus que de 7 secondes, mais perdra tout suite à un arrêt catastrophique.


 Le "taureau argentin" ne pourra rien face à Ascari qui était le plus fort ce jour là !

    Un énième problème mécanique privera Farina de toute possibilité de remonter sur Gonzàlez qui préservera ainsi sa 2ème place jusqu'au bout. De son côté Ascari ne tremblera pas et s'impose de main de maître, revenant ainsi à deux points de Fangio au championnat du monde. Farina terminera 3ème avec l'Alfa Romeo de Bonetto.

    Ce jour là alors que les Alfa Romeo semblaient les plus fortes, un rythme de course effrené d'Ascari conjugué à la bonne fiabilité de sa Ferrari l'auront rendu imprenable pour la victoire. Il termine avec 45 secondes d'avance sur Gonzàlez.

    Alberto ne sera pas champion du monde en 1951, Fangio s'imposera lors de la dernière manche à Pedralbes en Espagne, Ascari ne terminera que 4ème après avoir signé la pole position.


 Comme son père en 1924, Alberto s'impose à son tour sur le circuit de Monza !

En 1955, sur ce même circuit de Monza, il se tue en testant une Ferrari 750 de sport qu'il doit partager avec Eugenio Castellotti le dimanche suivant. Comme son père, il est décédé à l'âge de 36 ans le 26 du mois : le symbole de la superstition d'Alberto Ascari.

 

Antonio Ascari avec son fils Alberto alors tout jeune


Cladounnet


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