Grand Prix de Belgique 1951 - La plus belle victoire du "dottore" Guiseppe Farina

Premier champion du monde dans l'histoire de la Formule 1, Guiseppe Farina est né en 1906 et débute en sport automobile dans les années 19
20 tout en menant en parallèles des études de droit. Il dispute ses premières courses sur circuit en 1934 avec Maserati. En 1936 il est recruté par Enzo Ferrari et termine 2ème pour sa 1ère participation aux Mille Miglia.

Avant la seconde guerre mondiale il remporte le titre italien de F1 en 1937 et 1939. Après guerre il remporte de nouveau 5 courses avant la 1ère saison officielle du championnat du monde de Formule 1. Il remporte le tout premier Grand Prix disputé sur le circuit de Silverstone et décrochera 4 autres victoires au cours de sa carrière comptant 33 Grands Prix.

Son avant-dernière victoire en 1951 lors du Grand Prix de Belgique à Spa Francorchamps est sans aucun doute la plus belle de ses victoires.

Fangio ayant remporté la 1ère manche disputée en Suisse sur le circuit de Bremgarten, il est logiquement en tête du championnat, Farina ayant terminé 3ème de cette course.

La victoire va se disputer entre les Alfa Romeo et Ferrari. Chez Alfa Romeo la 159 arrive dans sa dernière évolution avec un moteur de 8 cylindres en ligne affichant 425 chevaux, même si cela se paie au prix d'une consommation très élevée, de l'ordre de 150 litres de méthanol pour 100 kilomètres. La Ferrari 375 dispose quant à elle d'un moteur de 12 cylindres en V de 380 chevaux. La Scuderia espère combler ce déficit de puissance par un poids à vide moins élevé et une consommation moindre.

A cette époque le tracé du circuit était bien différent de l'actuel tracé. Long de 14,120 kilomètres, l'édition 1951 compte 36 tours, soit une distance totale de 508,320 kilomètres.

Avec une piste large et très rapide, les bolides dépassent allègrement les 300 km/h avec un tour se couvrant aux alentours de 190 km/h de moyenne. Fangio signe la pole position de cette édition en 4min 25sec, 3 secondes devant son coéquipier Farina, tous deux sur Alfa Romeo.

La course se dispute par un temps chaud et ensoleillé. Étant bien plus gourmandes en carburant les Alfa Romeo devront effectuer à minima deux ravitaillements, contre un pour Ferrari. Derrières les deux constructeurs italiens les Talbot-Lago pourraient couvrir la totalité de la course sans devoir s'arrêter.

Au départ de la course, la Ferrari de Villoresi surprend les deux Alfa Romeo, Fangio pointe même 4ème après le départ, Farina dispute dès lors la 1ère place à la Ferrari entre Malmédy et Stavelot avant de porter une nouvelle attaque à la Source, puis Masta, sans pouvoir dépasser.

Le chassé-croisé continue pendant 3 tours, Villoresi emmène Farina, Ascari et Fangio dans sa boîte. A la fin du 3ème tour Farina finit par trouver l'ouverture sur Villoresi, et il ne quittera plus la tête de la course à l'exception du 15ème tour dont la tête sera occupée par son coéquipier Fangio. Farina imprime une cadence infernale que seul Fangio sera en mesure de suivre.

Le pilote argentin revient à environ 7 secondes de Farina, au 10ème tour il se rapproche de plus en plus de Farina. Les deux Ferrari sont complètement décrochées, Villoresi ayant été contraint à un arrêt précoce pour une fuite d'huile, Taruffi abandonne, pont arrière en berne.

Au 14ème tour, Farina et Fangio sont toujours roue dans roue, le pilote argentin ne trouve pas l'ouverture sur son coéquipier. A la fin de ce tour, Farina s'arrête aux stands et repart donc en 2ème position. L'argentin s'arrête au tour suivant et rien ne se passera comme prévu...

Les mécaniciens ne parviennent pas à démonter la roue arrière gauche, coincée à cause de deux rayons endommagés. Les mécaniciens seront contraints de retirer la roue avec le tambour de frein pour changer le pneu à même la jante.

Fangio, même s'il ne repartira que 9ème et perdant toute chance de bien figurer ne perd pas son flegme en essuyant soigneusement sa visière tout en prenant un rafraîchissement.

Farina n'en finit pas de creuser une avance de plus en plus conséquente, "volant" littéralement au travers de la forêt ardennaise et des petits villages le long duquel serpente ce mythique tracé de Spa Francorchamps.

Après son deuxième et dernier arrêt ravitaillement il compte encore près de 3 minutes d'avance sur les Ferrari de Villoresi et Ascari ! Farina finira la course à sa main, s'imposant avec un peu plus de 2 minutes 50 secondes sur Ascari et Villoresi.

Fangio marque pour l'honneur le point du meilleur tour en course. Cette course fut donc l'une des plus belles démonstrations de Guiseppe Farina malgré un Fangio très menaçant.

Farina prendra sa retraite en 1955, et en 1966 il travaille comme conseiller technique sur le film « Grand Prix » de John Frankenheimer.

Le 30 juin, alors qu'il se dirige vers le circuit de Reims pour assister au Grand Prix de France, Giuseppe perd le contrôle de sa Ford Cortina et s'écrase contre un arbre. Il avait 59 ans.

Cladounnet

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