Coupe Internationale Gordon Bennett 1904 - Partie 2

 Bonjour à tous! On a vu la présentation de la course, maintenant passons à la course elle-même.

Avant même le départ, déjà à 5h du matin, c'est une foule immense qui accueille les pilotes alors que les tribunes s'ouvrent et commencent à se remplir. Le temps est superbe et c'est avec beaucoup d'enthousiasme que le publique s'apprête à observer la plus grande course au monde.

C'est à 7h du matin, sous un grand Soleil dans les hauteurs de Hombourg, que le départ fût donné par le Kaiser Guillaume II lui-même! Une fois Camille Jenatzy partit, l'empereur allemand se rendit en tribune pour profiter en personne de "sa coupe". A partir de là, les concurrents étaient lancés un par un toutes les sept minutes pour voir partir le dernier d'entre eux, le belge Lucien Hautvast, à 8h59.

Tout les concurrents partaient bien, à une exception, le belge Pierre de Caters concourant pour l'Allemagne noyant d'huile un des cylindres de sa Mercedes prendra près d'un quart d'heure à réellement démarrer, bien que son chronomètre, lui, était déjà bien lancé!

Jenatzy est le premier à passer entre les tribunes à la fin du premier tour, sous les "Hoch!" du publique! Suivent ensuite Edge et Théry, mais au chronomètre, c'est bien le français qui est second avec seulement une seconde de retard sur le belge! Bien loin de la lutte, le chauffeur/ingénieur Friedrich Opel abandonne à l'autre bout du circuit sur un bris de vilebrequin...

Une heure et demi le tour, au grand minimum, cela laisse le temps aux spéculations et rumeurs en tout genre, et à chaque retard, on sent la tension monter dans les tribunes. Un accident? Un blessé? Mais heureusement le télégramme arrive vite au speaker qui vient rassurer le publique tout acquis à la course, oubliant même parfois son favori! Et les favoris, justement. Jénatzy et Théry en lutte à distance offrait un grand spectacle, et à la fin du deuxième tour, c'est le français qui avait pris la tête, mais pour seulement deux minutes!

C'est donc la mi-course, beaucoup en profitent pour se restaurer et les pilotes s'arrêtent aux différents points de ravitaillements répartis à plusieurs points du tracé pour en faire de même, remplir le réservoir de leurs engins. Chacun discutant avec leur équipe pour se tenir au courant de l'avancée de la course. Aucun abandon n'est à déplorer pour l'instant hors celui de Opel, prouvant une fois de plus le niveau de cette course.

Et on arrive au troisième tour, Jenatzy passe encore en premier, mais les temps donnent Théry leader avec dix minutes d'avance sur le belge! Derrière, les autres sont distancés, mais la lutte reste ouverte pour la troisième place avec Pierre de Caters, Alessandro Cagno et Henri Rougier se tenant tous en moins de dix minutes! Chez les britanniques, c'est la catastrophe... Edge perd beaucoup de temps, sa voiture subissant les fortes températures; Jarrott et Girling sont juste dépassés avec leurs Wolseley... Lors du second tour, Johann Warden pour l'Autriche et Luigi Storero pour l'Italie mettent pied à terre sans plus d'information.

Enfin, le dernier tour! Théry et Jenatzy toujours en lutte à distance, et la dernière heure de course sera décisive. Plus loin, c'est la fin pour Edge qui abandonne, sa Napier ne supportant pas les fortes chaleurs de cette journée allemande... Autre abandon à signaler dans le dernier tour, le belge Pierre de Crawhez qui doit mettre pied à terre. Il reste donc douze voitures qui franchirons la ligne d'arrivée, et le premier sera... Camille Jenatzy! Le belge franchit donc l'arrivée premier, suivit par Léon Théry... Et là, les spéculations vont bon train! Qui de belge ou du français a effectué le meilleur temps? En effet, jusqu'ici, les temps étaient notés au passage des voitures, mais cette fois, rien. Un problème de mesure? Le télégraphe qui n'a pas fonctionné? Quoi qu'il en soit, il faudra attendre plusieurs minutes pour confirmer le résultat... Et c'est la France qui remporte la Coupe Gordon Bennett 1904! 5h50min pour Léon Théry contre 6h01min à Camille Jenatzy! A peine onze minutes de retard sur une course ayant duré six heures!

Sous les yeux du Kaiser, l'ingénierie allemande perd donc face à la France... Mais quel échec? La Mercedes n'avait rien à envier à la Richard-Brasier, et c'est vraiment le talent du chauffeur français et l'optimisation technique de Georges Richard et Charles-Henri Brasier qui mena la France a cette revanche face au monde, ramenant la Coupe à la maison. Il est d'ailleurs à noter que Brasier était un ancien ingénieur chez Panhard & Levassor, puis Mors avant de fonder sa propre marque. C'est avec beaucoup d'émotions que le jeune Léon Théry, 25 ans, descend de sa voiture. Il recevra suite à sa performance le surnom du "chronomètre", ses 4 tours ayant été conclu a chaque fois dans les mêmes cinq minutes autour d'1h 25!

Pour 1905, ce sera donc à l'ACF d'organiser la Coupe Internationale, et après les déceptions des trois premières éditions, l'organisation devra être exemplaire! Mais ce sera pour la semaine prochaine, retrouvez l'intégralité des résultats sur le Wiki: https://memoires-mecaniques.fandom.com/fr/wiki/1904_Coupe_Internationale.

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