James Gordon Bennett Jr. le Grand Prix avant les Grand Prix

 Bonjour à tous! Aujourd'hui, nous allons plonger dans les origines du sport automobile avec l'une des personnalités les plus influente de la fin du XIXème siècle, James Gordon Bennett.

Né le 10 Mai 1841, il est le fils de James Gordon Bennet, fondateur du New Yotk Herald, deuxième journal le plus important à New York au milieu des années 1800 jusqu'à la fin du siècle. Gordon Bennett Jr. repris les rênes du journal en 1867.

Durant sa jeunesse, James passa beaucoup de temps en France où il pu assister au développement rapide de l'industrialisation, il se prit logiquement de passion pour ces nouvelles technologies, entrant d'ailleurs à l'école Polytechnique. Fraîchement diplômé, il retourna aux Etats-Unis en 1861 pour entrer dans l'Union Navy, la marine nordiste. En 1867, grâce sous la tutelle de son père, il crée le Evening Telegram, journal servant d'édition du soir au New York Herald. En 1872, suite au décès de son père, il fait construire le "Bennett Building" sur les lieux de l'ancienne imprimerie du journal.

Parallèlement à sa vie d'éditeur, il profite de sa fortune en finançant diverses expéditions et épreuve sportives. Particulièrement féru de navigation, il remportera même un pari avec d'autres membres du New York Yacht Club en remportant une course à travers l'Atlantique en 13 jours, 21 heures et 55 minutes. Chaque participants donnant 30 000 Dollar il remportera donc (en prenant en compte l'inflation) un peu moins de 1 100 000 Euro! Cette course fut par ailleurs la première course transatlantique. Son Yacht, le Henrietta, en plus d'être un bateau de plaisance, servit avec succès l'Union lors de la guerre de Sécession.

Au cours de sa vie, Gordon Bennett fît construire pas moins de 6 yacht pour son usage personnel!

Héro de guerre, éditeur de journal renommé, navigateur accompli, James n'en était pas moins flamboyant et exubérant. Caractériel il fut plusieurs fois mis dans des situations difficiles avec ses contemporains, et en 1877 il partit pour l'Europe, tout en conservant son statut au Herald, ouvrant même une édition parisienne du journal newyorkais!

Durant son séjour en France, sa passion pour les technologies se renforça, en particulier pour l'automobile et aéronautise. Il sera témoins de nombreux "paris" entre ses fréquentations avec des noms comme De Dion, Panhard, Bouton, Levassor entre autres qui chercher à savoir qui avait l'automobile la plus rapide. Il fit aussi plusieurs expéditions en montgolfière, autour des Alpes et des Pyrénées, survolant les champs du centre de la France, dans une passion toujours plus débordante. Toutes ces expérience et tout cet argent firent germer des idées folles dans la tête du financier.

Il finança pour commencer l'expédition Jeannette vers le Pole Nord en 1879. Hélas, l'expédition n'atteindra jamais son but, et en 1881, Georges W. de Long et ses 19 membres d'équipage moururent de faim, piégés dans les glaces de l'Arctique...

En 1894, il fait partit des très nombreux spectateurs du Concours des Voitures sans Chevaux organisé par le Petit Journal. Impressionné par les performance des automobile, par la ferveur du publique, par l'organisation sans faille, il comprit alors que le monde était prêt pour ce type de compétition, des concours de grande envergure pour les technologies nouvelles! Pour "se faire la main", il organisa en 1895 une course de yacht, à la sortie du port de Nice. Le trophée du vainqueur étant, selon ses propres dires, "The greatest yacht trophy ever", le plus grand trophée de yachting jamais remporté.

Sur un parcours de 8 virages pour une longueur de 30 miles (environ 55km), cette course fût la course maritime recensant pour l'époque le plus de publique, "la mer était noire de bateaux débordant de passagers" lisait-on dans les journaux!

Et on y vient enfin, la compétition automobile. En 1899 James arrive dans les bureaux de l'ACF (Automobile Club de France) avec un projet fou, organiser une compétition automobile mettant en concurrence non plus les constructeurs, mais les pays! Trois concurrents par nation, la voiture devant entièrement être manufacturée dans le pays du châssis aux pneumatiques en passant par le moteur. Le prix? Un magnifique trophée représentant Niké, la déesse de la victoire, au volant d'une Panhard & Levassor! Le pays remportant le trophée le conservant un an avant de le remettre en jeux l'année suivante sur son propre territoire.

De 1900 à 1905, cette compétition posera toutes les base de la course moderne. 500km, ça ne vous dit rien, mais jusqu'aux années 1970, les Grand Prix faisaient toujours cette distance sauf exception jusqu'à ce que la réglementation ne fixe la longueur des GP à 305km plus fin du tour. Les couleurs de Ferrari? Le British Racing Green? Les Flèches d'Argent? Alpine en bleu? Tout cela vient aussi de la réglementation de la Coupe Internationale Gordon Bennett, pour que les spectateurs puissent distinguer le pays de provenance de la voiture, chaque pays se voyait assigné une couleur spécifique! Une organisation internationale regroupant les différents automobile club, l'AIACR (Association des Automobile Clubs Reconnus), qui donnera la FIA (Fédération Internationale de l'Automobile). Tribunes, stands de ravitaillement, passage du ville-à-ville au circuit macadamisé, etc.

Après 6 ans d'existence, le Trophée s'arrêta après un nouveau succès de la France qui organisera le premier Grand Prix de l'ACF, ouvrant la voie vers une nouvelle ère du sport automobile. Dépossédé de son projet, James était cependant en accort avec cette fin et partit vers d'autres cieux, littéralement, puisqu'en 1906 il organisera la Coupe Aéronautique Gordon Bennett, destinée cette fois aux montgolfières, une compétition qui, malgré plusieurs interruptions, existe toujours de nos jours!

En 1909, il organise un concours d'aviation, sur un parcours rectangulaire de 10km à proximité de Reims. Le plus rapide remportant le premier prix.

Toujours appliqué dans son travail et ses passions, James ne se mariera qu'en 1914 à Maud Potter, veuve de George de Reuter, fils du fondateur de l'agence de presse Reuters. Il décédera quelques années plus tard, en 1918, à l'âge de 77 ans, dans sa résidence de Beaulieu-sur-Mer dans les Alpes-Maritimes. Il sera enterré au cimetière de Passy.

Par une coïncidence dont seul le monde de la finance a le secret, le successeur direct à l'Herald de Gordon Bennett, et administrateur de sa fortune, James Stillman, décédera quelques semaines plus tard. Avant de mourir, il léga ses droits à John William Sterling, un de ses fidèles amis, qui à son tour décédera. Sterling léga ses droit à un ami commun avec Stillman, James O. Bloss. Mais lui aussi disparu un peu plus tard, sans laisser de descendance. La fortune cumulée de ces hommes représentant pas moins de 76 000 000 de Dollar, soit, en comptant l'inflation, donne environ 1 350 000 000 Euro... Un-milliard-trois-cent-cinquante-million allant directement renflouer les banques!

Mais trêve de sous-entendu, durant les prochaines semaines, retrouvez sur ce blog le résumé de chaque édition de la Coupe Internationale Gordon Bennett. Les voitures, les participants, les parcours, vous saurez absolument tout! A Mardi 19h pour la suite!