Uchronie: Ils auraient dû être champions (Partie 2)

    Dans la première partie, nous avions vu que le barème appliqué avait permis à de nouveaux champions d'émerger. Stirling Moss délaissait son titre de "Champion sans couronne" en remportant le titre de 1956, Jochen Rindt en 1970, en plus de perdre la vie, perdait son titre posthume au profit de Jacky Ickx et enfin la victoire au championnat de Gilles Villeneuve en 1979, titre qui pour beaucoup de fans était mérité pour le québécois vu son talent.
    Reprenons notre virée dans cette histoire aléatoire, et voyons ce que la suite nous dira...


1981:Alan Jones

    Vainqueur réel: Nelson Piquet

    Champion du monde 1980, offrant ainsi son premier titre pilote et constructeurs à Williams, Alan Jones semble en difficulté pour maintenir son Titre juste avant la dernière course de la saison à Las Vegas sur le parking de Caesar's Palace. Avec une seule victoire lors de la course d'ouverture à Long Beach, l'australien ne point qu'à la 4e place du championnat avec 32 points de retard sur son coéquipier et leader, Carlos Reutemann et ses 160 points. Derrière le pilote Williams se tient en embuscade Nelson Piquet avec 157 Points ainsi que Jacques Laffite et sa Ligier avec 140 points.
    Les 2 Williams verrouillent la première ligne lors des qualifications et Reutemann en pôle semble plus que jamais favori à la succession de son coéquipier. Piquet s'élance de la seconde ligne tandis que Laffite ne part qu'à une anonyme 12e place. Avant le départ, Reutemann semble tendu et cela se ressent dès le départ puisqu'à la fin du 1er tour, il ne pointe qu'à la 5e place, tandis que Jones mène, Laffite est 7e et Piquet 8e. Alan Jones s'envole seul en tête et dans l'état des choses, le Titre lui reviendrait, seul Piquet remontant dans le classement semble en mesure de lui disputer le Saint Graal. Mais au fil de la course, et sous la chaleur du Nevada transformant les monoplaces en véritables fournaises, Nelson Piquet en cinquième position, n'a plus l'énergie pour revenir sur Mansell en 4e, ce qui lui permettrait de remporter le Titre. 
    Au bout des 75 tours étouffants, Alan Jones s'impose avec 20 secondes d'avance sur Alain Prost. Il décroche ainsi les 50 points de la victoire, ce qui le ramène à un total de 178 unités avec seulement un point d'avance sur Piquet qui échoue à la quête de son premier Titre, victime de ses difficultés physiques. Alan Jones ramène donc un 2e Titre pilote consécutif dans l'écurie de Frank Williams, quelques semaines après le second Titre constructeurs.

    Dans la réalité, la 5e place de Nelson Piquet lui suffit pour remporter son 1er Titre au bout de ce Grand Prix étouffant avec un point d'avance sur Carlos Reutemann, classé 8e et Alan Jones large vainqueur. Ce premier Titre de Piquet est le premier de ses 3 qu'il remporte ensuite en 1983 et 1987. Alan Jones quittera Williams et prendra sa retraite suite à des tensions avec Reutemann, avant de revenir faire quelques piges pour Arrows et le Team Haas. Carlos Reutemann ne décrochera jamais le Graal, 1982 ayant été sa meilleure occasion. Après sa retraite il rentrera en Argentine, s'engageant en politique avant de décéder en 2021 à l'âge de 79 ans.

      

 1984: Alain Prost 

    Vainqueur réel: Niki Lauda

    Cette saison 1984 voit une domination sans partage des McLaren emmenées par le redoutable V6 TAG Porsche. Niki Lauda et Alain Prost se mène une lutte sans partage durant toute la saison. Le Titre Constructeur est acquis par McLaren bien avant la fin de la saison mais le Titre Pilote va se disputer lors de l’ultime manche au Portugal sur le circuit d’Estoril. Niki Lauda est en quête de son 3e Titre mondial après son retour à la compétition en 1982 mais Alain Prost, arrivé en début de saison, rêve toujours de son premier après son échec contre Piquet en 1983. La domination de McLaren est telle que seul le doublé est envisagé; le constat est donc simple: quiconque entre Lauda (197 pts) ou Prost (191,5) remporte le GP qu’il sera assuré du Titre. 
    Les qualifications du samedi se passent mal pour Lauda, victime d’un problème de distribution et d’une sortie de piste, l’autrichien ne se qualifie que onzième, bien loin de Prost qui partage la première ligne avec Nelson Piquet, auteur de la pôle position. Étrangement, le français semble bien plus tendu que son coéquipier le matin du GP alors qu’il n’a qu’à rallier tranquillement l’arrivée avec 6 points sur son coéquipier pour décrocher le Graal qu’il convoite tant.
    Le 1er Tour est propre et Prost pointe en 3e position tandis que Lauda réussi à gagner une place. Prost réussi à prendre la tête de la course à Rosberg dès le 9e tour et n’a plus qu’à assurer la victoire en gardant son coéquipier loin de lui. Lauda se lance dans une remontée spectaculaire au fil des tours, doublant tout ceux qu’il croise, il profite d’une erreur de Mansell au 52e Tour pour prendre la 2e place. Mais Lauda n’est pas dupe, même avec tous les efforts du monde il ne pourra jamais rattraper Prost qui, à 10 tours de la fin, pointe avec plus de 50s d’avance. Lauda n’a plus qu’à espérer une erreur ou un problème technique mais Prost gère ses efforts et sa mécanique, il franchit la ligne avec 14 secondes d’avance et vient remporter son tout premier Titre. 

    Notre réalité est bien plus cruelle pour Prost et cette saison ne se joue que sur un détail. En effet, lors du GP de Monaco, un déluge inonde les rues monégasques obligeant les commissaires à interrompre la course avant la mi course ce qui ne distribue que la moitié des points (4,5) au lieu de la totalité (9) aux pilotes. Cette interruption, motivée aussi par les demandes répétées de Prost, sera décisive dans l’attribution du Titre car Prost échouera à uniquement 0,5 point derrière son coéquipier à la fin de la saison… 


1988: Alain Prost
    Vainqueur réel: Ayrton Senna

    La saison 1988 est considérée comme l’Acte I de la guerre entre les deux meilleurs ennemis de l’Histoire de la F1: Alain Prost vs Ayrton Senna. Dans notre histoire, le « triple » Champion du Monde, Alain Prost, voit débarquer à Woking un sacré outsider en la personne d’Ayrton Senna. Le championnat est une domination écrasante de McLaren qui ne laisse que des miettes à ses adversaires. Malgré cela, la tension est montée tout au long de la saison, Prost semblant reprocher à Ron Dennis de lui avoir mis un coéquipier bien trop encombrant dans les pattes. Les 2 pilotes se sont partagés 14 des 15 victoires depuis le début de la saison et vont donc se livrer une ultime bataille à Adélaïde, en Australie, pour se départager au Championnat du Monde.
     A l’arrivée au pays des kangourous, le Professeur (282 pts) possède 23 points d’avance sur Magic Senna (259 pts). Véritable maître dans cet art, Ayrton Senna décroche sa 13e pôle position de la saison avec 0,132s d’avance sur Alain Prost et espère la convertir en 9e victoire tout en espérant que son coéquipier ne fasse pas mieux que 4e. 
    Le départ est compliqué pour le brésilien qui voit le français lui prendre la première place dès le départ. Le début de course se complique pour Senna quand Berger lui prend la seconde place pendant que Prost gère en tête ne cherchant même pas à résister à l’attaque de l’autrichien au 14e tour. Alain Prost sait qu’en l’état actuel, il sera sacré champion. Il suit tranquillement Berger jusqu’au 26e tour lorsque le pilote Ferrari s’accroche avec un retardataire, rendant ainsi la 1ère place à Prost. Le Professeur enchaîne les meilleurs tours, distançant de plus en plus son coéquipier et adversaire qui subit les caprices de sa boîte de vitesse… Senna semble désabusé et résigné laissant Prost prendre 30s d’avance. Au terme du 82e et ultime tour de la saison, Alain Prost franchit le drapeau à damier, remporte sa 35e victoire et son 4e Titre mondial (nous avons vu dans le chapitre précédent qu’il avait remporté celui de 1984), devenant l’égale de Juan Manuel Fangio (dans notre Histoire, Fangio n’a que 4 Titres, ayant perdu celui de 1956 au profit de Sterling Moss), et peut se tourner vers la suite pour continuer à conquérir le monde…

   Dans la réalité, bien qu’il ait marqué beaucoup plus de points que Senna, 104 contre 95, Alain Prost ne remporte pas le Championnat du Monde car seuls les 11 meilleurs de la saison sont pris en compte pour le classement, ce qui permet à Ayrton Senna avec ses 8 victoires et 3 secondes places de remporter son tout premier Titre de Champion du Monde.
    
YOPE    
    


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